Dernière mise à jour le 29 janvier 2025
La reconnexion entre les productions végétales et animales intéresse de plus en plus, y compris les producteurs en végétal spécialisé (viticulture, arboriculture, maraîchage).
Que ce soit pour gérer l’enherbement différemment, ou dans l’espoir d’un effet prophylactique sur les ravageurs, ces pratiques se développent. Elles peuvent permettre, via des réductions de charges, voire des revenus supplémentaires, d’améliorer le revenu de l’exploitant. L’introduction d’animaux permet l’utilisation de ressources fourragères non valorisées en leur absence.
Dans le cadre d’un projet sur cette thématique, une enquête menée auprès de 149 producteurs partout en France montre la diversité des pratiques et des objectifs des agriculteurs. Les pratiques observées sont très variées, il peut s’agir de la création d’un atelier sur l’exploitation (poules pondeuses dans une exploitation maraichère), de l’introduction de quelques animaux non commercialisés (porcs dans un vergers) ou du partenariat avec un éleveur (éleveur ovin qui intervient chez un viticulteur). Toutes les productions sont concernées. Le plus souvent, il s’agit d’ovins sur des cultures pérennes, mais il est également possible de travailler avec d’autres ruminants (bovins, caprins), des monogastriques (volaille, porc), et de les associer à du maraîchage ou des PPAM.
Pour entrer un peu plus dans le détail, les viticulteurs représentent 40% des répondants qui pratiquent déjà ce type de reconnexion. Dans les 3/4 des cas, ils sont en agriculture biologique. En moyenne, ils exploitent 10 hectares, et ils associent la vigne avec des ovins seuls (83%) ou des ovins associés à d’autres espèces herbivores (bovins, caprins, équins, etc.). L’atelier d’élevage est indépendant de l’exploitation, il y a un partenariat avec un éleveur, sans contractualisation spécifique. Ils citent en moyenne 5-6 motivations dont le top 3 est le suivant : gestion de l’enherbement, fertilisation organique et économie de carburant. Côté freins, le principal est le risque pour la culture.
Pour les « porteurs de projet » (qui ne pratiquent pas encore la reconnexion mais ont un projet déjà avancé), les viticulteurs représentent là aussi 40% des répondants. Leur profil est assez similaire aux pratiquants. Deux différences majeures sont observées. La première sur les espèces animales : si les ovins restent majoritaires (83%), les volailles et les palmipèdes sont cités dans 56% des cas (soit seuls, soit associés aux ovins). La deuxième sur les freins : le principal est maintenant la difficulté à trouver un éleveur.
Pour illustrer ces pratiques, une trentaine de témoignages sont déjà où vont être collectés en arboriculture, viticulture et maraichage. Deux seront illustrés par des vidéos. Par exemple, dans les Pays de la Loire, Emmanuel Cottineau, sur une exploitation diversifiée (maraichage, arboriculture, etc.) de 3 hectares, travaille avec un petit troupeau de 5 brebis et leur suite. Les animaux lui permettent de gagner en autonomie (moins de passage de gyrobroyeur et économie de carburant) et la vente des agneaux représente un revenu supplémentaire. Si son système n’est pas encore en rythme de croisière, il estime que cela représente un gain de 1 500 à 2 000€ par an.
L’objectif du projet est de rendre plus accessible toutes les ressources sur le sujet. Près de 80 ont déjà été répertoriées. Elles seront organisées de façon claire et didactique sur GECO, plate-forme nationale sur l’agroécologie. RDV en 2025 pour sa mise en ligne !
En complément des témoignages et des documents déjà répertoriés, plusieurs ressources seront créées spécifiquement dans le projet :
Si vous souhaitez en savoir plus sur ces pratiques, au démarrage du projet, un webinaire revenant sur les résultats de 3 projets majeurs dans la reconnexion végétal spécialisé-élevage a eu lieu. Abordant les projets Brebis_Link, Dépasse et Vitipasto.